LES AGRUMES DE LA COTE ABRUZZAISE
Publié par Serena dans La région, sa nature, ses traditions le 21/02/2023 à 08:00
C'est précisément le long de la Costa dei Trabocchi, dont on aura l'occasion de parler plus tard, que se concentre la production d'agrumes des Abruzzes. Cette portion de littoral d'environ 15 km de long, qui comprend les municipalités d'Ortona, de San Vito Chietino, de Rocca San Giovanni et de Fossacesia, tire son nom des anciennes et évocatrices " machines à pêcher " souvent citées dans les écrits de Gabriele d'Annunzio.
Oranges, citrons, citrons, mandarines et pamplemousses y poussent luxueusement, sans besoin de traitement.
Sans aucun doute, l'espèce la plus cultivée est l'orange, représentée par des variétés anciennes à la chair rouge et blonde.
La coloration des oranges rouges, riches en vitamine C, est assurée par les anthocyanes, qui ont des propriétés thérapeutiques et antioxydantes. Les mandarines et les citrons sont également présents avec plusieurs variétés anciennes d'origine méditerranéenne.
Les terres utilisées pour la culture des agrumes sont souvent en pente et bordent la mer.
Des recherches historiques ont montré que ce sont des réfugiés séfarades (juifs d'origine ibérique), réfugiés dans le Royaume de Naples, qui ont importé l'oranger dans cette région. Comme je vous l'ai déjà raconté (voir ICI), les Juifs ont colonisé ces lieux, qui avaient été presque complètement abandonnés après qu'un terrible tremblement de terre les ait frappés en 1627.
Il semble que ces oranges soient des descendants directs des oranges chinoises, importées en Europe par les Portugais. Comme dans de nombreux dialectes du sud, les oranges sont encore appelées "portugalle" dans le dialecte local. Une variété particulière d'orange, le "cetrangolo", dont les fruits sont parfumés et savoureux, se distingue des autres variétés par les grandes épines de ses branches, le pétiole ailé, le parfum intense de ses feuilles et la grande quantité de graines.
Dans les Abruzzes, le commerce des oranges a été une grande ressource pour l'économie locale depuis les années 1600 ; les soi-disant "giardinieri", les agriculteurs locaux qui cultivaient et exportaient des oranges sur les marchés italiens et étrangers, ainsi que sur les marchés locaux, cultivaient environ 400 hectares de diverses plantations d'agrumes.
En 2008, grâce à la bonne volonté de quelques " jardiniers ", une association a été créée pour leur récupération et leur mise en valeur.
Les oranges Costa dei Trabocchi sont PRESIDIO SLOW FOOD.
Comme nous l'avons dit, à côté des oranges, on cultive des citrons, des mandarines et des cédrats, qui sont recherchés à la fois frais et transformés, notamment par les confiseurs et les charcutiers de qualité.
La présence de mandarines et de citrons remonte au début du siècle dernier. Aujourd'hui, cependant, on estime la surface résiduelle à quelques dizaines d'hectares, ce qui permet néanmoins l'existence d'un petit commerce local réalisé sous diverses formes : marchés de proximité ou vente directe dans les exploitations elles-mêmes.
La récolte se fait encore à la main. Les agriculteurs cueillent délicatement les fruits un par un tout au long de l'hiver.
Comme nous l'avons dit, le commerce des agrumes a des origines anciennes et bien établies. En plus de les envoyer dans le monde entier, les agriculteurs les vendaient le long de la route de Fossacesia à Ortona où ils installaient des étals sur lesquels ils vendaient également les produits des artisans locaux.
Très répandue est la production d'huile d'olive extra vierge aux agrumes; ces derniers viennent, pour la pluspart, broyés avec les olives, ce qui lui confère des arômes et un goût frais et authentique.
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