LA TRANSHUMANCE DANS LES ABRUZZES ET LE VOYAGE DE LA MONTAGNE A LA MER
Publié par Serena dans La région, sa nature, ses traditions le 27/04/2023 à 08:00
La transhumance, pratique séculaire de peuples échangeant leur savoir-faire dans l'élevage, l'économie et le commerce, peine à trouver sa juste place dans le monde culturel contemporain, même si l'UNESCO lui a accordé une reconnaissance importante.
Dans les Abruzzes, le Molise et les Pouilles, de nombreux projets ont été proposés, mais l'intérêt des gens pour cette tradition semble encore insuffisant. Pourtant, la bergerie ne représente pas seulement un espace à protéger, c'est également un itinéraire historique subissant des évolutions qui témoignent de l'histoire de l'homme.
Qu'est-ce que la transhumance?
La transhumance correspond à la migration du bétail vers la mer à travers les tratturi, routes blanches formées par les bergers et leurs troupeaux. Cette tradition a récemment été reconnue comme faisant partie du patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO en 2019, soulignant l'importance culturelle de cette pratique, donnant lieu à des fêtes, des rituels et des objets à travers le monde. Les bergers quittent les enclos pour amener leur troupeau vers la mer, descendant vers les eaux agitées de l'Adriatique à la couleur aussi verte que les prairies de montagnes. Ils empruntent l'ancien chemin, comme s'ils traversaient un fleuve vert et silencieux, suivant les traces des anciens pères.
La transhumance des bergers des Abruzzes
Le mot transhumance dérive du verbe transumare, qui signifie traverser, passer sur la terre. Le verbe est composé de la combinaison du préfixe latin trans, qui signifie au-delà/traverser, et du mot latin humus, qui signifie sol/terre. Le parcours des transhumants s'effectuait le long d'un réseau de larges chemins herbeux appelés tratturi, suivis depuis des millénaires comme des itinéraires fixes et protégés depuis l'époque romaine par des lois spécifiques. Les principales pistes ovines des Abruzzes, flanquées d'un réseau de "tratturelli" plus petits, sont au nombre de trois:
Tratturo L'Aquila - Foggia, également connu sous le nom de Tratturo Magno, long de 244 km;
Tratturo Celano - Foggia, long de 207 km;
Tratturo Pescasseroli - Candela, 211 km;
Le voyage des bergers était très dur et fatigant. Les transhumants parcouraient ces anciennes routes à pied, en file, l'un derrière l'autre et chacun avec son troupeau, mangeant du pan cotto, de la ricotta et de la viande seulement lorsque des brebis mouraient par accident. En été, ils profitaient des pâturages situés en altitude sur les territoires montagneux, tandis qu'en hiver, les troupeaux étaient déplacés dans les plaines, même à des centaines de kilomètres.
En hiver, les troupeaux étaient déplacés dans les plaines. Au fil des siècles, de nombreuses églises ont vu le jour le long des pistes à moutons, importantes non seulement d'un point de vue spirituel, mais aussi d'un point de vue commercial, car près d'elles se tenaient des marchés, ou de véritables foires, pour la vente d'objets artisanaux et de produits gastronomiques. Cela montre combien il est important de préserver l'extraordinaire valeur exprimée par la transhumance en termes historico-archéologiques, anthropologiques, sociaux et culturels, mais aussi gastronomiques.
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